Seinfeld
Dans son propre rôle de comique, le bavard Jerry Seinfeld mène une vie qui ne le gâte pas tout le temps, notamment à cause des femmes. Avec son collaborateur malhonnête et son voisin loufoque, Jerry analyse toutes les petites choses du quotidien et les absurdités de la société.
Terminée | Américaine | 25 minutes |
Comédie, Comedy | NBC, France 2, HBO | 1989 |
0 avis favorable
0 avis neutre
0 avis défavorable
9.24 - Grandeur et décadence (2/2)
The Finale (2)
Jerry et George apprennent que leur pilote a enfin été accepté. Au détour de vacances à Paris en compagnie d'Elaine et de Kramer, tous les quatre sont égarés dans une petite ville du Massachusetts.
Diffusion originale : 14 mai 1998
Diffusion française :
14 mai 1998
Réalisat.eur.rice.s :
Andy Ackerman
Scénariste.s :
Larry David
Guest.s :
Barney Martin
,
Danny Woodburn
,
Estelle Harris
,
Grace Zabriskie
,
Ian Abercrombie
,
Jane Leeves
,
Jerry Stiller
,
John O'Hurley
,
Len Lesser
,
Liz Sheridan
,
Patrick Warburton
,
Phil Morris
,
Steve Hytner
,
Teri Hatcher
,
Victor Raider-Wexler
,
Warren Frost
,
Wayne Knight
Le fameux dernier épisode mal aimé de la série.
Après avoir rappelé Larry David à l'écriture et en démarrant avec un retour au source (le comeback du sketch d'ouverture de l'épisode), ce dernier Seinfeld se la joue d'abord méta en proposant différentes fausses fins possibles (un happy end où Jerry et George rencontreraient le succès avec leur fameux show sur nothing, puis ensuite un dénouement définitif où les quatre mourraient dans un crash d'avion, avec notamment Elaine qui avouerait son amour à Jerry) pour finalement choisir d’enfermer Jerry, George, Kramer et Elaine dans une prison, payant tous leurs incivilités, leur égoïsme, leur individualisme (qui nous ont bien fait rire 9 saisons durant).
Pour arriver à ce dénouement, on nous propose une sorte de mini best of lors d'un procès, faisant passer à la barre les différents personnages qui ont subis les méfaits du quatuor durant 9 ans. Si c’est toujours sympa de revoir de vieilles têtes, c’est aussi un peu les limites de cet épisode de fin, d'autant qu'il passe après L'Album qui était un clip-show des meilleurs moments du show. Il y a clairement redite et l'épisode n'est pas très drôle, une fois qu’on retire le côté nostalgique. A part le regard de George fier de sa blague sur le gros monsieur, cherchant en vain l'approbation des spectateurs du procès lors du visionnage de la vidéo compromettante, il n'y a pas vraiment de quoi s'esclaffer durant les 50 minutes.
L'autre souci est que la somme des charges retenus contre les 4 qui les enverront en taule est assez légère, voire moralisatrice et pudibonde. Car le pipi dans parking, les seins palpés par maladresse ou le téton d'Elaine apparus par erreur sur des photos pour enfant, c'est très faible comme accusation. Idem pour le pari sur la masturbation qui semble offusquer tout le monde et faire passer les 4 pour des dépravés. Bon, pour le vol de pain, George qui pousse la mémé et les enfants pour s'enfuir en premier lors de l'incendie, Babu expulsé ou le Soup Nazi qui fera faillite à cause d'Elaine, là je suis ok, c'était abusé de la part des 4. La mort de Susan aussi.
Mais à part ces derniers faits, avec le recul, on reproche surtout aux personnages leurs comportements de New Yorkais. La série a de nombreuse fois montré les habitant de cette ville comme asocial et agressif les uns envers les autres, y compris au début de ce dernier épisode avec la femme à la cafet qui refuse de prêter le pot de ketchup de sa table. Les 4 tombent à cause d'une non intervention d'un personne en danger suivi de moquerie, ce qui semble, selon le show, le quotidien des habitants de la Grosse Pomme, mais dans cette petite ville de province où ils se trouvent accidentellement, ce comportement cynique et individualiste ne passe pas.
Mais surtout, avec le recul, malgré ces réserves, la série n'est-elle pas méga visionnaire ?? En effet, faire tomber ses personnages et les envoyer à l'ombre parce qu'ils ont faits des plaisanteries grossophobes, n’est-il pas ce qui se passe en moment où le politiquement correct fait un retour en force et où une carrière peut s'arrêter à cause d'une déclaration ? Il y a un vrai débat sur le bien-fondé ou pas de ce courant, débat que je ne ferai pas ici, mais c'est rigolo de voir qu'involontairement Senfield avait prédit le truc.
En, tout cas, personnellement, concernant ce dernier épisode, j'aime toujours la prise de risque d'envoyer en prison ses protagonistes, c'est totalement inattendu (et en même temps, quelle autre fin aurait fonctionné ?) et cela offre une dernière scène rigolote (la deuxième véritable de l'épisode) dans laquelle Jerry fait du stand up parmi les détenus. De plus, cela permettra aussi ces étonnants et hilarant cross-over dans lesquels Jerry fait la rencontre des protagonistes d'Oz, vidéos qu'on trouve sur youtube et que je conseille, même si parfois la plaisanterie est un peu triviale (dénotant par ailleurs totalement de l'esprit du sitcom, car dedans, on parle de viol et de sodomie).
Bref, c'est la 3ème fois que je me fais les 9 saisons de Seinfeld, même si tout n'est pas parfait, même si je ne pense que la série pourrait trouvé un nouveau public aujourd'hui (cela n'a pas super bien vieilli sur le forme), elle est toujours pour moi dans mon panthéon des séries comiques, une série qui parait sage, mais qui s'avère très grinçante, dans lequel quatre personnages immatures déblatèrent sans fin sur tout et rien (surtout sur rien) et essaient autant que faire ce peu de s'intégrer aux codes (amitié, famille, amour, travail) que leur impose la société, sans grande conviction, trop immatures qu’ils et elle sont.